Thèmes du projet
“Une once de prévention vaut une livre de guérison.” – Benjamin Franklin Planification de l’adaptation
Les changements climatiques touchent les collectivités autochtones partout au Canada et continueront de le faire dans un avenir rapproché. Il est essentiel de comprendre les répercussions potentielles des changements climatiques ainsi que les points vulnérables des collectivités pour être en mesure d’élaborer un plan pour faire face aux changements climatiques. Les mesures de planification et de préparation aux changements possibles dans l’environnement peuvent aider les collectivités à augmenter leur résilience et à tirer davantage parti des occasions qui peuvent se présenter. Les collectivités travaillent à élaborer des plans d’adaptation holistiques qui prennent en compte les répercussions physiques, sociales, culturelles et sanitaires des changements climatiques.
Sécurité alimentaire
Les aliments sont d’une importance fondamentale au maintien de la vie humaine. Partout dans le monde, les gens ont établi un lien spirituel, social et économique avec la nourriture. Les peuples autochtones constatent que les changements climatiques et les environnements changeants se répercutent négativement sur l’abondance de plantes et d’espèces sauvages, et se traduisent par une exposition accrue des systèmes alimentaires traditionnels aux contaminants. Ces changements observés ont un impact sur les pratiques de récolte et mènent à une dépendance accrue aux aliments de substitution non traditionnels.
Pour les collectivités autochtones, les aliments traditionnels continuent d’être importants socialement, économiquement et spirituellement pour assurer la santé et le bien-être, et la garantie d’un accès à ces aliments dans un climat changeant revêt une importance primordiale pour le maintien d’un mode de vie sain sur les plans physique, mental et spirituel. Assurer un accès à de la nourriture culturellement pertinente, privilégiée, sécuritaire et nutritive est considéré comme un enjeu mondial, et cela est pris très au sérieux par les gouvernements, les organisations non gouvernementales et les collectivités partout dans le monde. Accès aux terres
Les collectivités qui dépendent d’un accès à un territoire traditionnel, que ce soit par route de glace, maritime ou terrestre, doivent faire face à des conditions imprévisibles qui engendrent des défis en termes de sécurité des déplacements et de sécurité alimentaire. Les feux de forêt, les inondations fluviales, le dégel du pergélisol et la fonte des glaces peuvent poser des risques pour la santé en limitant l’accès à des aliments traditionnels, qui constituent un élément important de l’alimentation des Autochtones pour assurer un bien-être spirituel et nutritionnel.
La sécurité des déplacements est préoccupante, car les collectivités doivent faire face à un taux élevé d’accidents et de pertes d’équipement. Le savoir autochtone est souvent transmis de bouche à oreille, et sa fiabilité est fortement tributaire de la connaissance des variations saisonnières et des modèles de conditions météorologiques. La transformation des normes saisonnières se répercute sur la nature des itinéraires habituellement utilisés et force les chasseurs à les remplacer par des trajets en terrain inconnu. Les chasseurs se retrouvent parfois dans des situations périlleuses où des choix à haut risque doivent être faits. Depuis 2008, plusieurs collectivités ont constaté qu’un accès accru au savoir autochtone et à d’autres systèmes de connaissances sur les conditions environnementales pouvait aider à améliorer la sécurité des déplacements et la sécurité alimentaire. Partage des connaissances/éducation
Le partage de connaissances entre les générations et au sein même de celles-ci constitue une pratique sociétale de grande valeur qui replace les expériences dans leur contexte et qui aide les individus et les collectivités à prendre des décisions éclairées. Que le savoir soit transmis au moyen de récits, de livres, de vidéos, d’œuvres artistiques ou de pièces musicales, cette transmission vise à éduquer, à sensibiliser et à promouvoir des connaissances significatives. Les leaders d’aujourd’hui et de demain doivent pouvoir accéder à un vaste éventail de connaissances et d’expériences afin de prendre des décisions éclairées sur les façons de s’adapter aux changements environnementaux. Par le biais de projets communautaires, les collectivités renforcent leurs capacités en faisant participer les leaders actuels et futurs à la démarche scientifique et en soutenant les activités d’éducation et de partage des connaissances entre les aînés, les jeunes et les autres membres de la collectivité.
En ciblant les lacunes pertinentes en matière de connaissances, les collectivités peuvent composer de façon efficace et stratégique avec les répercussions les plus significatives des changements climatiques et de l’adaptation du secteur de la santé. Les premiers pas vers le succès sont l’établissement d’un lien entre les changements climatiques et l’adaptation en matière de santé et l’assurance que les collectivités entament un dialogue et déterminent les priorités. De telles activités permettent aux collectivités de déterminer leur capacité actuelle à répondre aux besoins de leurs membres, de prioriser des domaines thématiques et des occasions d’agir, et de passer à l’élaboration de plans d’adaptation. Santé mentale
Les peuples autochtones sont confrontés à de nombreuses contraintes sociales et culturelles en raison des changements climatiques et des impacts connexes. Bien que de nombreuses répercussions soient visibles, souvent ces changements présentent des enjeux qui ne sont pas évidents au premier abord et qui touchent particulièrement la santé mentale des collectivités. Étant donné que les peuples autochtones ont un lien particulièrement fort avec l’environnement, de petites modifications aux écosystèmes peuvent se traduire par de considérables enjeux de santé mentale. La compréhension de la façon dont l’environnement physique se répercute sur la santé sociale, culturelle et mentale des collectivités est une occasion d’améliorer la résilience de ces dernières.
Médecine traditionnelle
Partout sur la planète, des sociétés ont élaboré des pratiques et une expertise culturelles axées sur le maintien ou le rétablissement du bien-être spirituel et physique de sa population par l’entremise de l’utilisation de médicaments. Il existe différentes approches à la guérison, qui ont été définies comme la médecine occidentale, alternative et/ou traditionnelle. Les détenteurs du savoir en médecine traditionnelle ont une compréhension profonde du fait qu’il existe un lien inaliénable entre l’environnement et l’utilisation de plantes comme médicaments. Les détenteurs de savoir accordent une grande importance aux facteurs environnementaux comme l’heure, l’endroit et la méthode de collecte à l’égard de la qualité du traitement du corps et de l’esprit. Les gens suivent de nombreux protocoles pour recueillir, entreposer et préparer des plantes médicinales. Il s’agit d’un savoir transmis de génération en génération par le biais de récits, de pratiques traditionnelles, de chansons et de cérémonies.
Les changements climatiques influencent la diversité des écosystèmes et des espèces partout dans le monde. Au Canada, l’augmentation du nombre de feux de forêt et d’espèces envahissantes ainsi que l’intensification de l’exploration et de l’exploitation des ressources menacent les plantes médicinales et comestibles autochtones indigènes. Il est par conséquent essentiel que les pratiques associées aux connaissances en médecine traditionnelle soient soutenues et préservées pour permettre la conservation bioculturelle des collectivités et des environnements, assurer les utilisations médicales futures dans la prévention et la gestion des maladies, et sauvegarder les systèmes de connaissances en médecine traditionnelle. Qualité de l’eau
Les changements de température et l’incertitude grandissante entourant les événements météorologiques, tels que les sécheresses, les inondations et les tempêtes, peuvent provoquer des changements au sein des écosystèmes et favoriser la prolifération de bactéries et de plantes d’origine hydrique. L’eau naturelle non traitée des lacs, rivières et ruisseaux locaux constitue une importante source d’eau pour de nombreuses collectivités. Plusieurs résidents perçoivent ces sources comme étant plus saines et plus propres que l’eau du robinet traitée au chlore. Cependant, la qualité de l’eau des ruisseaux et des rivières n’est pas vérifiée dans le temps sur une base régulière.
Les projets communautaires qui renforcent les capacités d’échantillonnage, de vérification et de surveillance des sources d’eau locales peuvent réduire les risques sanitaires liés à l’utilisation d’eau potentiellement insalubre. En même temps, la compréhension des perceptions locales des sources d’eau est une composante essentielle de tout projet visant à assurer que les collectivités puissent faire face aux impacts potentiels. |